Ils seront plus de 125 000 en France en 2050. Mais comment certains vivent-ils jusqu’à 100 ans et plus tout en échappant aux maladies liées à l’âge ? Une étude suédoise récente dévoile des réponses inattendues.
Les centenaires développent moins de maladies et plus tardivement
Une étude du Karolinska Institutet, menée sur plus de 270 000 Suédois nés entre 1920 et 1922, apporte un éclairage nouveau sur la longévité exceptionnelle des centenaires. Tous les participants ont été suivis à partir de l’âge de 70 ans. L’observation a duré plusieurs décennies.
Les résultats sont clairs : les centenaires accumulent les maladies plus lentement. À 85 ans, ils présentaient en moyenne 1,2 maladie diagnostiquée. C’est deux fois moins que ceux décédés avant 90 ans (2,4 maladies).
Ce décalage est particulièrement visible pour les maladies cardiovasculaires et cérébrales. À 70 ans, les personnes décédées à 75 ans avaient des diagnostics cardiaques dans 51,6 % des cas, contre seulement 24,8 % chez les futurs centenaires.
De plus, alors que l’état de santé se dégrade souvent après 90 ans, celui des centenaires tend à se stabiliser plusieurs années avant le décès. Ce phénomène suggère un vieillissement plus maîtrisé.
Une résilience biologique bien avant l’âge avancé
Contrairement à l’idée que vivre plus longtemps signifie accumuler les pathologies, cette étude révèle que les centenaires suivent une trajectoire de vieillissement différente.
Par exemple, les cancers sont présents chez eux, mais ils semblent moins agressifs ou mieux contenus.
Cette capacité à résister aux maladies ne s’explique pas uniquement par la génétique. En réalité, elle commence dès 70 ans et découle d’une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et comportementaux.
D’après les chercheurs, ces éléments reflètent une forme de résilience biologique. C’est une résistance profonde, qui protège contre les effets du vieillissement accéléré.
Une nouvelle vision du vieillissement et de la prévention santé
Comprendre ces trajectoires exceptionnelles pourrait aider à développer des stratégies de prévention ciblées. L’objectif n’est pas seulement de vivre plus longtemps, mais surtout de prolonger les années en bonne santé.
Comme le souligne Karin Modig, co-autrice de l’étude : « Nos résultats remettent en question l’idée répandue selon laquelle une vie plus longue implique inévitablement davantage de maladies. »
En définitive, les centenaires ne se contentent pas de durer. Ils repoussent aussi les limites habituelles de la maladie. Leur parcours montre qu’un autre grand âge est possible : plus autonome, plus serein, et surtout, plus en forme.
