Vous dormez mal le week-end ? Vos grasses matinées ou vos soirées prolongées pourraient bien aggraver un trouble silencieux : l’apnée du sommeil. Une étude de grande ampleur vient de confirmer ce que beaucoup suspectaient déjà.
Apnée du sommeil ? Dormir différemment le samedi nuit gravement à la santé respiratoire…
L’apnée du sommeil touche 4 % des adultes en France. Ce trouble, souvent mal diagnostiqué, provoque des pauses respiratoires répétées pendant la nuit. Il peut entraîner fatigue chronique, troubles de l’humeur, baisse de concentration, et surtout maladies cardiovasculaires. Dans les cas les plus graves, il augmente aussi le risque de diabète, de dépression ou même de démence.
Et le week-end ? Des chercheurs ont analysé les données de plus de 70 000 personnes équipées d’un capteur sous le matelas. Les enregistrements, réalisés entre 2020 et 2023, montrent une tendance nette : les apnées modérées à sévères augmentent de 18 % le samedi par rapport au milieu de semaine. Ce chiffre grimpe à 21 % chez les hommes et à 9 % chez les femmes. Les moins de 60 ans sont particulièrement exposés.
Deux habitudes précises augmentent fortement ce risque : se coucher une heure plus tard (+47 % de risque) et dormir 45 minutes de plus le matin (+38 %). Des changements de rythme qui semblent anodins, mais qui suffisent à dérégler profondément le cycle du sommeil.
Moins de pression sociale… mais plus d’oubli du traitement
Pourquoi ces pics d’apnée le week-end ? Les causes sont multiples, mais elles ont un point commun : le relâchement des habitudes.
Les vendredis et samedis soirs, on boit plus d’alcool, ce qui détend les muscles de la gorge et favorise les obstructions des voies respiratoires. On a aussi tendance à oublier ou négliger le port du masque CPAP, traitement principal de l’apnée.
Autre facteur : le sommeil est moins profond, plus fragmenté, avec des cycles désorganisés. L’étude parle d’« apnée sociale » : une forme d’aggravation causée non par une maladie évolutive, mais par notre mode de vie. Cette variation rend aussi le diagnostic plus difficile : certains patients détectés un mardi passent sous les radars, alors qu’un enregistrement le samedi aurait révélé une apnée sévère.
Les conséquences sont lourdes. Une apnée mal traitée augmente le risque de crises cardiaques, d’AVC, de troubles de l’attention, voire d’accidents de la route liés à la somnolence diurne. Elle nuit aussi à la qualité de vie du conjoint, souvent perturbé par les ronflements et les réveils fréquents.
Les bons réflexes pour prévenir les apnées (même le week-end)
Que faire pour limiter les dégâts ? Voici quelques recommandations simples mais efficaces :
- Maintenez des horaires réguliers de coucher et de lever, même les jours de repos.
- Évitez l’alcool en soirée et limitez les somnifères, qui favorisent le relâchement musculaire.
- Respectez les traitements prescrits, surtout le port du masque CPAP.
- Surveillez votre poids : le surpoids est un facteur majeur d’apnée.
- Pratiquez une activité physique régulière, même modérée.
- Adoptez un dîner léger, sans graisses saturées ni excès de sucre.
Ces gestes, répétés au quotidien, permettent de stabiliser le sommeil, de réduire l’intensité des apnées, et surtout d’améliorer durablement la qualité de vie.
Dormir mieux le week-end ne passe donc pas par plus de sommeil, mais par un rythme maîtrisé et une bonne hygiène de vie. L’apnée du sommeil ne se met pas en pause le samedi, alors pourquoi le ferait-on ?
Mais ces conseils ne concernent pas que les personnes souffrant d’apnée du sommeil. Pour tous, un sommeil déclaé ou fragmenté le week-end a un impact négatif sur la capacité de votre corps à se reposer. Alors soignez votre sommeil, c’est votre meilleur atout pour être en bonne santé !
