Réveils nocturnes, difficultés d’endormissement et idées reçues… Il peut être difficie de trouver des solutions adaptées au sommeil de bébé.
Alexia Aigloz, accompagnante en parentalité et consultante en sommeil de l’enfant, nous offre des conseils pratiques. Elle a écrit “L’aider à dormir comme un bébé”, paru aux éditions Vuibert. L’experte est par ailleurs la créatrice du compte Instagram déculpabilisant et résolument bienveillant @petiteframboise_perinatalite.
Le sommeil fragmenté et agité, un phénomène naturel
Contrairement à l’adulte, dont le sommeil est relativement stable, celui du nourrisson est beaucoup plus fragmenté et agité. « Un enfant va se réveiller entre cinq et douze fois par nuit, ce qui est tout à fait normal », explique Alexia Aigloz. Ces réveils fréquents s’expliquent par l’importance du sommeil paradoxal. Il représente environ 50% du temps de repos d’un bébé, contre seulement 15 à 20% chez l’adulte. Cette phase de sommeil léger et agité est essentielle au bon développement du cerveau et favorise les apprentissages.
De ce fait, intervenir trop rapidement lorsqu’un enfant bouge, chouine ou ouvre brièvement les yeux peut être contre-productif. « Parfois, l’enfant dort encore. Le réveiller en le prenant dans les bras ou en lui parlant peut nuire à son cycle de sommeil », précise l’experte. Un simple contact physique, comme poser une main sur lui, peut suffire à le rassurer sans pour autant interrompre son repos.
L’alimentation peut favoriser le sommeil de bébé
L’alimentation joue un rôle important dans le sommeil de l’enfant. Mais certaines croyances persistent. L’une des plus répandues est qu’ajouter des céréales au biberon du soir favoriserait un sommeil plus long et profond. « C’est une fausse bonne idée, qui n’est plus recommandée depuis plusieurs années », affirme Alexia Aigloz.
Ainsi, un biberon enrichi en céréales alourdit la digestion et peut provoquer un inconfort, entraînant davantage de réveils nocturnes. Elle conseille de proposer une diversification alimentaire équilibrée en journée, avec un apport suffisant en protéines, glucides et légumes.
Tétées nocturnes et sommeil
Faut-il distinguer une tétée de réconfort d’une tétée alimentaire ? Pour Alexia Aigloz, cette interrogation n’a pas lieu d’être : « L’enfant ne fait pas vraiment la différence. Les parents ne devraient pas s’en inquiéter, surtout en pleine nuit », indique-t-elle. Lorsqu’un bébé se réveille, le moyen le plus simple et efficace pour l’apaiser est souvent de lui proposer le sein.
Les mères allaitantes peuvent ainsi adopter le cododo pour minimiser les interruptions de sommeil. L’objectif n’est néanmoins pas d’éviter les réveils, qui sont physiologiques, mais d’y répondre de manière fluide et adaptée pour permettre à toute la famille de se reposer au mieux.
Un accompagnement bienveillant pour des nuits sereines
Le sommeil des tout-petits est par nature plus fractionné et léger que celui des adultes, et ce n’est qu’avec le temps qu’il se stabilise. Aussi, il ne faut pas hésiter à rechercher soutien et accompagnement.
D’autres solutions, comme le recours aux repas livrés ou aux surgelés, peuvent aussi alléger le quotidien et permettre aux parents de mieux récupérer.

L’invitée.
Alexia Aigloz est maman, éducatrice Montessori et spécialiste de la prise en charge du sommeil de l’enfant. Elle a déjà accompagné plus de 1800 familles et a fondé, avec plusieurs consoeurs, le Réseau francophone des consultants en sommeil de l’enfant.
Elle est également la créatrice du compte Instagram déculpabilisant et résolument bienveillant @petiteframboise_perinatalite. Son livre “L’aider à dormir comme un bébé” est publié chez Vuibert.