Quand l’intelligence artificielle est utilisée pour répondre à une problématique de terrain, elle se développe rapidement. À la fin de l’année 2021, l’entreprise au OSO- AI a lancé une reconnaissance intelligente des sons unique au monde : l’Oreille Augmentée des soignants.
Il s’agit alors d’installer, dans les chambres des patients d’établissements de santé, des boîtiers qui ont pour rôle d’écouter et d’alerter les soignants en cas de bruit inhabituel – vomissements, insuffisance respiratoire, cris… Le soignant reçoit alors sur son téléphone l’extrait sonore qui interroge l’intelligence artificielle. Elle peut ainsi juger de l’urgence et agir en temps réel.
A l’étranger également
Pour Jean-Baptiste Mis, directeur de l’établissement Grand Ouest, à Beaurepaire (Isère), ces Oreilles Augmentées ont mis à jour des besoins. « On passe d’une logique de surveillance à une logique d’accompagnement. Le personnel passe du temps qualitatif avec les patients et n’est dépendant des rondes de nuit », explique-t-il.
Pour être performante, l’innovation doit bien connaître l’établissement et ses pratiques. Il faut donc prendre le temps de la configurer et lui apprendre ce qu’est un bruit habituel et un bruit inhabituel. À ce jour, une centaine d’établissements sont équipés de cette technologie en France. Sans concurrence, ce chiffre pourrait augmenter rapidement. « C’est une intelligence artificielle au service de l’humain, qui ne le remplace pas. Nous avons une approche claire sur le respect de la vie privée : aucun enregistrement ni conservation », précise Gilles Debunne, directeur technique de l’outil.
Et ces Oreilles Augmentées s’exportent également. Les pays nordiques et le Japon ont déjà montré leur intérêt pour cette solution française.