haque génération a inventé son argot pour se différencier des adultes. Les années 80 avaient leurs « c’est bath » et « chanmé », les années 2000 leurs « relou » et « teubé ». Mais en 2025, avec TikTok, Twitch et les séries US en toile de fond, les ados ont accéléré le rythme : de nouvelles expressions apparaissent chaque mois. Résultat : les parents se retrouvent souvent à sourire poliment à table sans rien comprendre. Heureusement, voici un décodeur express pour ne plus être largué.
1. Cringe
Littéralement « qui donne des frissons de malaise ». Si votre blague tombe à plat ou que vous dansez maladroitement sur TikTok, votre ado vous dira : « Papa, c’est giga cringe ». Traduction : arrête tout de suite, c’est douloureux à regarder.
2. NPC
Héritage du monde des jeux vidéo, le « Non-Playable Character » est un personnage secondaire sans intérêt. En 2025, traiter quelqu’un de NPC, c’est dire qu’il se comporte comme un figurant dans la vraie vie. Pas très flatteur, mais diablement efficace.
3. Glow up
Bonne nouvelle : ce terme est positif. Il désigne une transformation réussie, qu’il s’agisse d’un nouveau look, d’une reprise en main sportive ou même d’un simple regain de confiance. Si votre ado vous dit que vous avez « glow up » après votre séance de yoga, prenez-le comme un compliment.
4. Rizz
Abréviation de « charisma », le « rizz » est le pouvoir de séduire, de charmer, souvent de manière subtile. Avoir du rizz, c’est réussir à convaincre sans effort, que ce soit pour draguer… ou pour négocier une sortie de plus le samedi soir.
5. Sigma
Inspiré des vidéos motivationnelles, le « sigma » est celui ou celle qui vit selon ses propres règles, sans chercher l’approbation des autres. Bref, un mélange de héros solitaire et de gourou de développement personnel. Quand votre ado claque la porte en disant « je suis sigma », c’est surtout qu’il veut de l’indépendance.
6. Skibidi
Celui-là défie toute logique. Né d’une chanson virale et devenu un mème mondial, « skibidi » ne veut rien dire mais sert à ponctuer des conversations de façon absurde. L’utiliser, c’est montrer qu’on est « dans le flow » des tendances TikTok, même sans comprendre.
7. W et L
Importés des gamers, « W » (win) et « L » (lose) sont devenus universels. Recevoir un « W » signifie que vous avez marqué un point (par exemple, avoir cuisiné un plat que votre ado adore). Se prendre un « L », c’est tout l’inverse : une petite défaite du quotidien.
8. Brainrot
Ce mot désigne l’obsession inutile qui ronge le cerveau. Regarder dix heures de vidéos de chats qui tombent ? Brainrot. Passer la soirée à scroller TikTok ? Brainrot. Bref, une perte de temps assumée, mais tellement addictive.
9. Validé
Ici, pas besoin de gros effort de traduction : c’est l’équivalent du tampon « approuvé ». Si un ami, une tenue ou un repas est « validé », c’est qu’il est officiellement cool. Vous rêvez secrètement d’être validé.e par votre ado ? Bon courage !
10. Giga
Ajouté devant n’importe quel mot, « giga » amplifie l’idée. « C’est giga bon », « c’est giga nul », « c’est giga stylé ». Simple, efficace, et surtout indispensable pour donner un petit boost à n’importe quelle phrase.
C’est l’héritage (en toujours plus fort) du super des années 70-80 et du méga des années 90. On pourrait imaginer que la suite sera “tera”, mais l’usage encore en cours du verlan devrait peut-être faire sauter cette étape pour passer de suite au “peta”.
Pourquoi ces expressions changent tout
Au-delà du côté rigolo, ces mots remplissent une vraie fonction sociale. Ils permettent aux ados de se sentir appartenir à une communauté, de se distinguer des adultes, de se forger une identité. Pour les parents, les comprendre, c’est faire un pas vers le monde de leurs enfants. Et avouons-le : ça évite de se sentir totalement dépassé !
Peut-on les utiliser quand on est parent ?
Grande question : faut-il s’essayer à parler « ado » pour créer du lien ? Prudence. Rien n’est plus « cringe » pour un adolescent que d’entendre son père dire « c’est giga validé » ou sa mère s’auto-proclamer « sigma ». Mais montrer qu’on comprend le vocabulaire, même sans l’utiliser, c’est déjà une manière d’ouvrir la discussion.
Le langage des ados, reflet des tendances mondiales
Ce qui est fascinant, c’est que ces expressions sont mondialisées. Elles viennent aussi bien des États-Unis que de la K-pop coréenne, des jeux vidéo japonais ou de la créativité pure de TikTok.
Les ados français parlent aujourd’hui un mélange d’anglais, de mèmes et d’argot digital. Une langue hybride, vivante et en constante évolution.
Et demain ?
D’ici quelques mois, certains de ces mots auront disparu, remplacés par d’autres encore plus étranges. Mais peu importe : l’important, ce n’est pas de tout mémoriser, c’est de montrer de la curiosité et de l’ouverture. Parce qu’au fond, comprendre ses ados, ce n’est pas seulement décrypter leur jargon : c’est accepter que leur monde bouge vite, et que c’est très bien ainsi.
En 2025, parler « ado » est presque une compétence parentale à part entière. Mais au lieu de se sentir largués, les adultes peuvent y voir une opportunité : celle de découvrir un langage drôle, inventif, et qui reflète un monde en mouvement permanent. Alors, la prochaine fois que vous entendez « giga cringe » ou « NPC », souriez : vous êtes désormais dans la boucle.
